Peste plus gentleman égal ... un drôle de mélange ? [PV Shizume]

Chapitre - 1

Il avait été convié à la fête, comme tous les autres ici. Et, pour une fois, ce n'était pas « juste » pour surveiller, il pouvait bel et bien profiter des festivités, même s'il devrait tout de même être disponible en cas de besoin. Il avait bien compris les conditions de cette journée, et il devrait faire en sorte qu'elle reste une fête, et pas un foutoir général. Ce n'est pas pour autant qu'il était maussade, bien au contraire il était ravi de cette journée. Bien qu'il ai pris le temps qu'il lui fallait pour se lever et se préparer, pour une fois qu'il en avait le droit, et il devait bien être onze heures quand il était arrivé au stade, la fête battait son plein, les jeux, la musiques, les spectacles. Il ne connaissait pas grand monde, à part quelques étudiantes qui lui couraient après. Il faut dire, il n'y a pas que des avantages à être un incube, mais il faisait avec, et envoyer ces demoiselles paître plus loin, en bonnes et dues formes, avec toute la courtoisie dont il était capable.

Ainsi, seul, il alla se servir un verre -dommage qu'ils ne servent pas un peu d'alcool- et alla se poster dans un coin contre le bâtiment du gymnase, observant ce qui se déroulait aux environs. Il se demandait si, en fait, par la force des choses, il ne serait pas obligé de ne faire QUE surveiller... Puisqu'il n'avait personne pour s'occuper. Il soupira, levant la tête pour observer le ciel en buvant une gorgée de son verre de temps à autre.

Chapitre - 2

Il était tranquille, en train de boire à petites gorgées, écoutant vaguement la musique et les voix des uns ou des autres. Il sentait le regard de quelques filles sur lui, et il leur accorda un bref coup d’œil rapidement suivi d'un soupir. Ces étudiantes aux hormones un peu trop agitées ne l'intéressaient pas, trop bavardes, impossible d'en placer une avec elles. Trop jalouses, trop possessives, incapable de se faire à l'idée qu'elles ne sont pas les seules jolies filles sur terre. Parce que oui, pour la plupart, elles étaient très belles, mais Ô combien collantes. Et ça, Daisetsu avait beaucoup de mal à s'y faire. Il n'avait jamais trouvé une fille qui sortait du lot. Il n'avait eu qu'une seule vraie relation, et c'était avec un homme. A cette pensée, un éclat de douleur transperça son cœur, et il soupira de nouveau.

Soudain, il entendit qu'on l'approchait, et baissa les yeux vers la petite rousse, songeant qu'elle était avec le groupe qui caquetait un peu plus loin et qui l'avait observé un peu avant. Rien qu'à l'entendre, il comprit qu'elle allait le draguer. Simple envie ou simple défi, aux yeux du brun cela ne changeait pas grand chose, voire, rien du tout.

- Bonjour, mademoiselle. Sachez que je n'ai personne dans ma vie. Mais sachez aussi que si vous comptez flirter, vous risquez d'être fort déçue. Les étudiantes n'ont pas de quoi m'intéresser.

Au moins, c'était clair, net et poli, tout en simplicité. Tel qu'il aimait faire les choses. Il avait beau être du genre gentleman, il n'allait pas se laisser amadouer par une élève. Même si celle qui se tenait devant lui devait en faire tomber plus d'un avec sa bouille d'ange, elle n'était pas au goût du surveillant. Et puis, même si ça avait été le cas, si on l'avait pris la main dans le sac en mode détournement de mineur, tous deux risquaient leur renvoi de l'académie. Et son poste, il y tenait.

Chapitre - 3

Il observa la jeune femme, l'air curieux, quand elle éclata de rire. C'est qu'elle avait un joli rire, mais en cet instant elle semblait se moquer de lui. Pourtant, même ce ton méprisant ne lui ôtait pas son charme. Il comprit vite, cependant, quand il tilta qu'elle avait jeté un coup d’œil aux autres groupies là-bas. Donc, c'était bien un défi, tel qu'il l'avait pensé. Ah, les adolescentes à cet âge là... Quand ça cause pas fringues ou maquillage, directement les mecs et les paris plus dénués d'intérêt les uns que les autres. Ses paroles lui firent pourtant hausser un sourcil, et il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'elle était une sacrée peste. Décidément, il les enchaînait, les dérangés. Entre le professeur taquin, la dragonne un peu trop colérique et la mini-peste...

- Si je dois rêver de quelque chose, j'aurais plus d'ambition que celle de vous intéresser.

A son sourire de peste, il en fit un des plus innocents. Certes, il était du genre gentleman, mais il n'allait pas se laisser marcher sur les pieds par une étudiante. Pour lui, le respect allait dans les deux sens, et elle avait bien de la chance qu'il ne soit pas comme certains autres professeurs ou employés qui l'auraient embarquée dans un coin sombre pour la remettre à sa place de quelque manière peu recommandables. Ce que lui, bien entendu, ne se prendrait jamais à faire. Au contraire, même, il s'interposerait si jamais il assistait à une telle scène. Enfin, même si pour lui le respect devait être réciproque, pour la rouquine devant lui, apparemment pas. Il soupira doucement, passant une main dans ses cheveux, les décoiffant un peu plus qu'ils ne le semblaient déjà.

- Franchement ? Si elles arrêtaient de me courir après, ça me ferait de belles vacances. Comme tes copines là, juste des pucelles aux hormones sûrement un peu trop secouées par la testostérone ambiante. Je paris qu'elles louchent sur tous les hommes qu'elles voient.

Ce n'était pas dans ses habitudes de parler ainsi que la gente féminine, mais au final il ne faisait que dire poliment la vérité. Il aurait pu être vulgaire, mais il ne l'avait pas fait. D'ailleurs, il n'avait sûrement jamais insulté ou frappé une seule femme. Par contre, frapper les hommes, ça, aucun soucis si on le cherchait.

Chapitre - 4

Il haussa les épaules à ses paroles, tant mieux pour elle, tant mieux pour lui. De toute façon, comme il l'avait déjà dit, il ne comptait même pas essayer. Alors, qu'est ce qu'il s'en fichait de ne jamais y arriver. Elle était sûrement déjà prise, de toute façon, et il avait d'autres tripes que de draguer une adolescente qui avait déjà quelqu'un dans sa vie.

Et puis, d'un coup, elle avait explosé de rire quand il avait parlé de son groupe de copines, ce qu'il ne comprit pas. A moins que son air de peste n'en cache réellement une, et qu'elle soit une sacrée manipulatrice. Enfin, avec la nouvelle génération, fallait vraiment s'attendre à tout. Alors, si ça se trouve, elle n'avait même pas d'amies. Juste des pions, ou quelque chose comme ça. Il ne jugeait pas, s'interrogeant juste en silence. Ca ne l'étonnait qu'à moitié, au fond à cet âge là, il y a toujours des histoires de jalousies, d'hypocrisie, de mensonges et tout le tralala. Alors, franchement, chez les adolescents, y'avait plus grand chose qui le surprenait...

Ses paroles ne firent d'ailleurs que confirmer ce point, même si le fait qu'elle parle de son frère le surpris un peu, même s'il était ouvert d'esprit. Il n'avait rien contre les relations consanguines et incestueuses, pourvu qu'elles soient consentantes des deux côtés. Alors, bon, elle faisait ce qu'elle voulait après tout, et il ne prétendrait jamais devoir lui faire une quelconque leçon de morale.

- Je me demande qui a le moins de plomb dans la cervelle entre celles qui reluquent votre frère ou celle qui les manipule pour parvenir à ses fins... fit-il, pas méchant, mais taquin.

Puis, son regard se déporta sur les jeux plus loin, puis sur la piste de danse. Est-ce que ce serait mal vu s'il s'amusait avec cette jeune femme, même sans aucune arrière pensée salace ? Peut-être pas. Après tout, c'était une journée faite pour s'amuser en oubliant un peu les rangs de chacun. A voir si la rouquine accepterait de traîner avec un autre homme que son frère.

- Puisqu'il s'agit d'un jour de fête, autant nous amuser. Du moins, si vous acceptez de passer l'après-midi en ma compagnie ? Vous avez champ libre pour décider des activités, si vous le voulez.

Il adressa un léger sourire à l'étudiante, espérant qu'elle ne se rebifferait pas en le traitant de pervers ou autre chose du même topo. Enfin, sait-on jamais, elle avait l'air si imprévisible.

Chapitre - 5

Il leva les yeux au ciel, retenant un petit soupir, se demandant si l'étudiante valait la peine qu'il explique ce qu'il entendait... Non, elle semblait trop bornée pour comprendre que manipuler les autres, ce n'était pas forcément quelque chose de bien. Et puis, au pire, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, tant qu'elle respectait le règlement il n'était pas en droit d'intervenir. Du coup, il l'avait suivie sur la piste de danse, se disant suite à ses paroles qu'au moins, ça ferait d'une pierre deux coups. Elle aurait "gagné" son paris, et ils s'amuseraient un peu, après tout, c'est le but d'une fête.

Il se mit à danser lui aussi, franchement pas mal à l'aise, disons qu'il y avait pire comme situation. Et puis, il observait la rousse, juste par curiosité. Elle semblait humaine, et pourtant elle avait une grâce et une élégance presque féline dans ses mouvements, que très très peu d'humains avaient. Sûrement faisait-elle partie de cette minorité, en tout cas, ça ne pouvait que lui aller à ravir.

- Vous avez pris des cours, ou c'est naturel ? demanda-t-il, avant de s'expliquer, en se disant qu'elle ne comprendrait peut-être pas, sinon. Je veux dire, la façon dont vous dansez. Vous devez avoir pas mal de jeunes hommes à vos pieds, non ?

Il affichait ce petit sourire amusé, l'air de rien, mais ne se moquait absolument pas. Il se souvenait juste du bon vieux temps, les filles qui bavardent sur les garçons, les garçons qui font des avances douteuses aux filles. Rien ne semblait jamais changer.